J’ai enfin lu Mélanie, Française et musulmane de Mélanie Gorgiades plus connue sous le pseudo de Diam’s. Son livre est sorti en mai 2015 aux éditions Donquichotte, une marque des éditions du Seuil.
Diam’s, c’est mon adolescence, je me souviens encore, lorsque j’étais au lycée les chansons de la star du rap féminin passaient régulièrement à la radio.
J’ai lu son premier ouvrage, Autobiographie sortie en 2012 que j’ai beaucoup aimé tant il m’a ému.
Suite aux terribles événements de janvier 2015 c’est l’incompréhension, l’angoisse. Chez certains, le regard a changé, la méfiance s’est installée.
Face à ce climat pesant qui s’est ancré en France, Mélanie eut le besoin de reprendre sa plume.
Avec ce témoignage, elle veut montrer que si pour certains l’Islam est synonyme de violence, pour elle l’Islam est synonyme de douceur.
Elle retrace rapidement, son enfance, son adolescence. Mal dans sa peau le rap était son oxygène. Mélanie raconte comment elle a réussi à percer dans ce milieu masculin.
Elle revient sur ses heures de gloire. En 2003 son titre « DJ » devient le tube de l’été et par la suite avec son nouvel album « Dans ma bulle » ça sera la consécration.
Diam’s semblait avoir tout pour être heureuse, succès, argent, elle était au sommet de sa carrière et pourtant intérieurement c’était le chaos. Le jardin intérieur de Mélanie n’était que désert.
Elle évoque la « camisole chimique » qu’elle a portée pendant son séjour en psychiatrie. Les antidépresseurs qu’elle a dû prendre n’ont servi qu’à l’étouffer plutôt qu’à guérir le mal qui la rongeait.
Une souffrance intérieure qui lui rendait la vie impossible au point d’en venir à faire une tentative de suicide sur laquelle elle revient et consacre un chapitre.
Mélanie nous raconte son cheminement spirituel. Son besoin de parler à Dieu grandit, et cela l’apaise.
En 2009 son voyage à l’île Maurice va bouleverser sa vie. Dans un environnement paradisiaque, elle consacre ses soirées à la lecture du Coran qu’elle découvre avec beaucoup d’étonnement, elle médite et trouve même réponses à ses questions.
Plus elle avance dans sa lecture, plus son cœur est apaisé, rassuré. C’est là-bas, qu’elle se convertit à l’Islam, là-bas qu’elle tourne la page sur sa vie d’avant.
Grâce à sa foi, Mélanie trouvera enfin le courage nécessaire pour se rapprocher de Dominique, sa maman. Une femme tolérante et respectueuse des choix de sa fille. Mélanie en profite pour soulever le sujet de la conversion à l’islam. Elle adresse un message aux parents qui se retrouvent confrontés à cette situation.
Avec sa mère, Mélanie s’investit dans l’humanitaire, ce qui va les rapprocher encore plus. Elle fonde ainsi le Big Up Project, une association qui vient en aide aux enfants africains. C’est dans ce cadre qu’elle fera la rencontre de Fatoumata responsable d’un orphelinat au Mali, elle raconte l’histoire de cette femme incroyable, un moment très touchant.
Mélanie commençait tout juste à goûter au bonheur qu’elle faisait la une de Paris-Match. Elle apparaît voilée, une photo volée alors qu’elle se rendait à la mosquée avec son époux. Cela a résonné comme un coup de tonnerre, Mélanie va alors subir une véritable déferlante médiatique.
Après cet épisode, l’ancienne rappeuse évoque avec une grande émotion sa dernière rencontre avec son public lors de sa tournée en 2010.
Désormais Mélanie vit paisiblement à la campagne avec sa petite famille. Elle évoque le bon vivre ensemble avec les habitants de son village, son excellente relation avec ses voisins chrétiens.
Elle va faire un voyage pas comme les autres en allant à Médine et à la Mecque, deux villes saintes de l’islam. Elle nous raconte son voyage spirituel, un moment exceptionnel pour elle, humilité, méditation loin des bling-bling, elle connaît la quiétude.
De retour de son voyage elle retrouve la dure réalité, elle se heurte à des regards méprisants et remarques insultantes par rapport à son voile. Mélanie se rend compte que son voile choque, dérange en France, ce qui n’est pas le cas à Londres ou à New York. Elle apporte son point de vue sur la question.
Néanmoins, Mélanie n’hésite pas à souligner le fait qu’elle rencontre très souvent des regards bienveillants, des personnes ouvertes d’esprits et tolérantes. D’ailleurs elle dit:
J’espère avoir le sens de la nuance et du recul. Je souffre parfois des amalgames, je n’en ferai donc jamais envers les autres
J’ai trouvé ce message tellement poignant…
Mélanie évoque les retrouvailles avec son père, le bonheur de la maternité ce qui va d’ailleurs changer sa vie à jamais. Elle revient aussi sur les derniers instants de son grand-père, un moment fort en émotion, difficile de retenir ses larmes.
Mélanie conclut avec deux poèmes dédiés à ses amours, ses p’tit bouts, Abraham et Maryam, ses enfants. Le livre est clôturé par un chapitre écrit par Dominique, elle témoigne par rapport à la conversion de sa fille, c’est un message rassurant et apaisant qu’elle transmet.
Ce témoignage est un coup de coeur j’ai adoré lire le témoignage de Mélanie. J’ai ressenti son émotion, sa sincérité, son envie de transmettre un message d’apaisement, de paix, un message positif et rassurant. Ce livre est un véritable hymne au vivre ensemble.
Un témoignage qui mérite d’être lu, les premiers chapitres étaient pour moi sans surprise car j’avais lu son premier livre mais la suite des chapitres m’a permis d’en savoir plus sur ce qu’est devenu Mélanie, sur sa nouvelle vie, son avis sur des sujets de société qui font l’actualité.
Je suis tellement heureuse qu’elle ait enfin trouvé la paix intérieure, j’espère la relire bientôt dans un nouveau livre.
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